Sur ma route oui....
- Danide Geffrard-Cormeau
- 20 juil. 2015
- 3 min de lecture

Que dire depuis ce temps où j'arpentais les allées de la boutique Vincent Verlaine à Liège, oui
oui vous souvenez j'étais la seule fille de couleur dans ce monde « bobo chic », j'y ai appris
des choses essentielles qui ont considérablement changé ma vision de la conception d'un
vêtements.
J'allais y découvrir ce que recherchait réellement un client, mais me direz-vous, c'était une
boutique de vêtements pour hommes!.
En effet, oui mais je pense résolument que c'est en étudiant son contraire que l'on comprend
encore mieux ce qui est à proposer à la gente féminine.
Car si l'homme achète par nécessité et en général pour que celà dure longtemps, il est prêt
pour celà à y mettre le prix. Quand à la femme, elle recherche je dirais le plaisir, un achat doit
être jouissif et même presqu'un orgasme! Surtout si celui-ci lui coûte cher. Pour elle c'est une
sorte d’association, de regroupement ou de bande, une manière de faire partie d'un clan,
fashion ou pas, innovatrice ou pas, chineuse ou pas, affaireuse ou pas, soldeuse ou pas,
vintage ou pas. Le tout est de se reconnaitre et de faire un achat qui crée un plaisir, donc il
peut être compulsif. C'est ainsi que j'ai pu m'instruire sur le fonctionnement de mes
acheteuses, ce qui permet grâce à cette observation d'établir des montants qu'en aucun cas ou
à des rares occasion elles vont dépasser. Que ce soit dit, les femmes aiment acheter beaucoup
et leur priorité n'est pas le plus souvent la qualité mais la forme, tout le contraire de la gente
masculine qui privilégiera, s'il a le choix, la qualité à la quantité.
Oui ce fut une année de fous rires soit dit en passant; car j'ai vu toutes les couleurs de slip et
de marcel, j'ai dû mettre des épingles pour des retouches à des endroits assez délicats, des
torses dénudés, en voici en voilà, des apollons, des petits des gros et comme dit la chanson de
Pierre Perret, il y en avait pour tous les goûts ;-).
Ces bons moments m’ont amené à ouvrir ma propre boutique où j'y installai mes premières
créations parmi ces géants de l'industrie comme Hugo Boss, Versace, Gucci, Castelbajac,
Veronique Leroy et croyez-moi ou pas les pièces qui sont parties le plus vite sont celles de
DGC l'ancien nom de by D, autrement dit mes créations.
J'ai appris tellement de choses dans cette boutique nommée Laurent Meret. Celle-ci donnait
l'illusion d'une boutique musée avec, en plus, la chaleur d'une Haïtienne pour vous servir et
vous conseiller.
C'étaient les bons moments of Liège, c'était bien , c'était chouette.....
Ces précieux instants d'apprentissage de la gestion d'un magasin m’ont appris aussi la
diplomatie, chose indispensable pour tout cadre de travail, et qui m’a beaucoup aidé pour la
site du boulot.
Comme le dit la chanson : « Bien décidée à conquérir Paris… », un billet de Thalys, quelques
centaines d'euros en main, car oui, malheureusement, on était déjà passé aux euros en 2001.
Je partis frapper aux portes de toutes les maisons de couture avec mes croquis, et criant bien
fort, je viens travailler dans votre maison de couture. A y repenser, je n’aurais plus autant
d'audace à l'heure actuelle, je pense même qu'il me faudrait un sérieux coup de pied au cul
pour oser.
On se montrait intéressé mais cela ne débouchait sur rien de concret sauf chez Balanciaga qui
me proposait un poste de vendeuse en attendant des jours meilleurs. C'était sans compter sur
mon ambition de me créer un destin formidable dans la mode, donc j'ai décliné l’offre.
A force de recherche, je me suis retrouvée chez Martin Margiela, oh non pas dans le plus beau
coin de paris, mais bien dans la maison la plus épurée et en même temps la plus bordélique de
Paris, c'était magique. Les sièges était recouverts de draps blancs à la manière de Cristo, un
artiste qui m'a toujours parlé, inspiré. j'ai tout de suite aimé et apparemment l'amour fut réciproque
car, pour commencer, on me propose un stage d’Assistante-Styliste et ensuite on me rappelle
pour des contrats sur plusieurs saisons.
Sans doute que c'est grâce à ce parcour,qu' il me parrait évident, essentiel de créer un atelier-formation en textile et une boutique by D en Haïti, aujourd'hui plus que jamais....
Mapsonje yo
Creéation DGC mouton retourné pour la boutique Laurent Meret

Boutique Laurent Meret

Travail chez la Maison Martin Margiela



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